Dieu est-il une réalité?

Dieu n'est une réalité que si je constate son existence. 

Si je ne constate pas la réalité de Dieu, je suis dans l’imaginaire, dans le supposé, le théorique, le chimérique. C’est pour cela que les religions ne s’entendent pas entre elles, que les chrétiens ne sont pas d’accord entre confessions et que les sectes prolifèrent.

Chacune annonce sa propre théologie, sa propre théorie sur Dieu et pour clore tout débat dit que Dieu ne peut pas être compris. Aucune ne montre ou démontre la réalité de Dieu.[1]

Si Dieu existe il doit être compréhensible, accessible, saisissable, sinon il ne peut être que supposé.

Pourquoi Jésus ne parle pas de Dieu, mais de son Père ?

Parce qu’un père sait se faire comprendre de ses enfants et chez les hébreux le père était aussi celui qui avait la connaissance.

Si un enfant ne peut comprendre son père ou sa mère, soit il est autiste ou demeuré, soit ses parents ne sont pas de bons parents. Une famille blanche qui adopte des enfants noirs ou jaunes sera capable de se faire comprendre de ses enfants et de les aimer malgré les différences. La plupart du temps, ils se rendront compte de leurs différences, mais uniquement si quelqu’un leur fait remarquer. Car pour eux la couleur n’a pas d’importance, du moment qu’ils se sentent aimés.

Celui que Jésus appelle Père est lui aussi capable de se faire comprendre de ses enfants. Il leur est accessible. En effet, nous serions dans le mensonge si nous appelions Dieu, Père et que nous ne le considérions pas comme Notre Père, comme un père réel. Papa, aide-moi à grandir, apprends-moi à être semblable à toi, à devenir ton fils, ta fille. C’est pour cela que tu m’as créé. Celui qui a créé l’homme à son image et à sa ressemblance est capable de se faire comprendre de celui qui lui est semblable.

L’évangile montre que le Fils est semblable au Père.

Qui me voit voit le Père nous dit Jésus.

Il dit aussi :

Je suis la lumière du monde.

Celui qui avance avec moi ne sera pas dans les ténèbres,

mais dans la lumière de la vie.[2]

Si Jésus a dit qu’il est la lumière du monde et que celui qui le suit aura la lumière qui conduit à la vie, c’est parce que son message est clair, visible et vivant.

J’ai reçu des témoins de Jéhovah qui m’ont dit que l’on avait perdu le nom de Dieu dans les religions. Imagine-toi sans nom, comment peut-on s’adresser à toi? Si je crie Monsieur, Madame, plusieurs personnes risquent de se retourner. Perdre le nom, c’est ne pas avoir d’identité, c’est ne pas être reconnu pour ce que l’on est. Chez les hébreux le nom d’une personne exprime sa réalité, ce qu’il est. Je reconnais quelqu’un par son nom.

La signification du nom nous éclaire.

Si Adam, Ève, Caïn et Abel sont uniquement un patronyme, la bible est une histoire, si leur nom a un sens, leur histoire prend du sens. La Bible s'éclaire si tu sais, par exemple, qu’Adam signifie la terre et Ève, la vie: la vie a été tirée de la terre, le principe de vie a été tiré de la terre. Caïn exprime la possession, Abel le souffle: Caïn tue Abel, la possession tue l’esprit, l’avoir tue l’être.

Appeler Dieu, Seigneur, dans le contexte de l'époque, c'est comme si l'on refusait de donner à Dieu, Yahvé, son vrai nom. "Seigneur" peut être n'importe quel dieu puisque celui qui avait un pouvoir était appelé Seigneur. La confusion est encore plus grande maintenant avec l'idée de domination qui est attachée à ce mot.

Appeler Dieu, Seigneur, c'est considérer que Dieu comme un être de pouvoir qui nous domine. [3].

Or, cela est tout l'inverse de Dieu qui est Amour, Père et Mère. L'amour n'inclut pas la soumission ou la supériorité, mais implique le don de soi.

Est-ce que l’Amour peut être assimilé à un Seigneur ?

[1] Il y a des exceptions. Des communautés comme la communauté de l’Emmanuel ou les Foyers de Charité témoignent de l’action du Père en elle par des guérisons ou des conversions de cœur. Il en existe aussi chez les protestants et certainement ailleurs, mais je ne les connais pas. Ces communautés sont l’exception alors qu’elles devraient être innombrables. Dans ces communautés l’amour est vivant.

[2] Jean 8, 12

[3] Du latin Domine, Seigneur.